Au pas de l'automne
Alors qu'en cette fin d'octobre
les arbres se dévêtent encore,
des dernières feuilles suspendues,
pour finir nus et sans contenance
perdant de leur belle assurance
les bras en l'air, leurs troncs perclus,
livrés aux morsures de novembre
Je te regarde, mon opulente,
entamer de la pointe de tes pieds
hésitante, la glaise du sentier
tentant d’en protéger la plante.
Que ne presses-tu le pas, ma tendre,
dans l’humide pour me rejoindre
Tu aimes ainsi me faire attendre
que je sente en mon corps poindre
les odeurs fortes sorties de terre
mélées aux effluves de ta chair.
Foules le sol, libères tes mèches
laisses toi saisir par l’enchantement.
Ne perçois-tu ces brefs craquements
Sur le chemin aux veines sèches
Oripeaux d'or d’une saison morte.
Mon doux amour poussons la porte
que notre couche maintenant rayonne
des couleurs chaudes de l'automne.